Dans notre société, tout concoure à ce qu’une fois devenus adultes un certain nombre d’entre nous ne sachent plus dire non et s’affirmer.
Lorsque vers l’âge de 3 ans le petit enfant cherche à gagner en autonomie, il affronte l’autorité en ayant recours à un « non » parfois systématique. Or, il arrive encore trop souvent que des parents ayant du mal à gérer cette situation aient recours au chantage affectif en le menaçant de cesser de l’aimer et placent l’enfant devant un dilemme qu’il est incapable de surmonter. L’école prend ensuite le relai en étant d’abord un apprentissage de la conformité et en oubliant de développer l’esprit critique. Puis vient le temps de l’adolescence où, pour satisfaire son besoin d’appartenance, on adopte l’attitude et l’uniforme de son clan.
Ainsi, une fois devenus adultes, ceux qui n’ont pas su s’affirmer en disant non quand il le fallait n’y parviennent plus car ils sont inconsciemment renvoyés à ces situations passées où, pour être aimés, appréciés ou intégrés ils se sont forcés à taire leurs différences.
Cependant il est possible à tout âge et dans n’importe quelle situation de réapprendre à dire non !
Entraînez-vous
Il n’existe pas de recette miracle. Exercez-vous dans des situations à faible enjeu où vous éprouverez peu d’anxiété puis augmentez au fur et à mesure la difficulté.
Questionnez-vous sur ce qui vous empêche de vous affirmer
Quelles peurs sont assez fortes pour que vous ne soyez pas capable d’exprimer votre point de vue, désir ou sentiment ? Sur quels éléments tangibles reposent-elles ? Sont-elles justifiées ?
Est-ce que cette situation vous renvoie à des expériences similaires du passé ?
En faisant cette réponse, est-ce que vous vous affirmez ou est-ce que vous essayez de faire plaisir à l’autre ?
Quel prix êtes-vous prête à payer pour être appréciée ?
Quelles seraient les conséquences positives ou négatives pour vous et pour l’autre si vous osiez dire non ?
Ecoutez-vous
Penser à l’autre avant de penser à vous c’est ne pas vous respecter. Si vous avez l’impression de vous sacrifier, d’aller contre votre volonté, si vous sentez en vous comme une fuite d’énergie, une lourdeur soudaine, c’est que votre réponse doit être négative !
Sachez vous écouter vraiment et découvrir ce qui vous convient : quoi, quand, comment, avec qui et pourquoi ? Cela vous permettra d’argumenter votre refus en exprimant votre point de vue, vos sentiments ou vos besoins et cela aidera votre interlocuteur à mieux vivre votre réponse.
Tenez bon !
Le plus dur sera de faire accepter votre nouvelle façon d’être à ceux qui ont pris l’habitude de vous entendre toujours dire oui. Soyez convaincue de votre démarche et armez-vous de courage car il vous faudra répéter plusieurs fois votre refus avant d’être entendue…
C’est à ce prix que vous apprendrez à prendre soin de vous et à vous affirmer mais aussi que vous donnerez enfin toute sa valeur à la réponse « oui ».
Et pour aller plus loin, je vous recommande l’excellent livre de Thomas d’Ansembourg : « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! »
Bonjour Stéphane,
Bravo pour votre article.
Je suis d’accord avec vous, je pense aussi que commencer par les situations les moins anxiogènes est un élément fondamental. Les conseils qu’on peut lire et recevoir n’ont de valeur que si on commence à les utiliser. Ne cherchons pas la recette miracle, ni le « bon moment », car celui-ci n’existe pas.
C’est vrai, à partir du moment où l’on sort de sa zone de confort, il y a un risque. Ce risque, c’est de nous mettre en difficulté. C’est aussi de subir un échec qui nous découragerait.
Alors si vous le permettez, j’aimerais ajouter que nous devons voir chaque échec comme un pas supplémentaire vers notre réussite. Il ne s’agit pas bien sûr de rechercher l’échec, mais d’accepter l’idée qu’on ne peut pas réussir sans avoir échoué plusieurs fois avant.
Autrement dit, si aujourd’hui je n’ai pas réussi à refuser ce service, ce n’est pas grave. J’aurai essayé. Je vais réfléchir à ce qui n’a pas marché, et aux causes : croyances limitantes, méconnaissance de mes propres besoins, refus mal formulé, trop d’explications, justifications, etc. Et la prochaine fois je corrigerai cela.
Comme disait Confucius : « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. »
A bientôt,
Rémi
très bon article et à suivre pour progresser. Un oui n’a de valeur que si l’on sait dire non.