Le plus important face à une critique, qu’elle soit justifiée ou non, c’est d’éviter qu’elle ne tourne au conflit. C’est pourquoi il est nécessaire de commencer par l’accueillir comme étant légitime de la part de celui ou celle qui la formule. Et si en plus votre interlocuteur s’exprime sur un ton agressif, cela vous indiquera sans aucun doute que vous avez touché un point sensible de sa personnalité, une de ses valeurs profondes ou un de ses besoins insatisfaits.
Aussi, ne coupez pas la communication, bien au contraire ! Fuir ou éluder la critique risquerait d’altérer le futur de votre relation. En essayant de bien comprendre ce qui se joue, en engageant votre interlocuteur à s’expliquer sur les fondements de ses reproches, vous l’inciterez à passer du ressenti au concret, de l’émotionnel au factuel. De plus, en amenant les choses sur le terrain du « savoir faire » cela vous permettra de ne pas remettre en cause votre « savoir être » et d’apprendre à distinguer la personne que vous êtes de sa fonction.
Face à une critique justifiée vous n’avez d’autre choix que de reconnaitre votre erreur.
Néanmoins, si vous souhaitez transformer votre bévue en action de progrès, n’hésitez pas à aller un cran plus loin. Montrez à votre interlocuteur que vous avez entendu sa critique en l’interrogeant sur ses critères de jugement, ses repères ou ses normes. Plus vous obtiendrez d’information de sa part, plus vous montrerez d’intérêt à vouloir comprendre ses attentes, plus vous le rassurerez et serez apte à lui apporter dans le futur la réponse adéquate à ses demandes.
Et si le courage vous en dit, allez jusqu’à le remercier de vous avoir signifié votre erreur et donné les moyens de ne pas la rééditer : vous en sortirez grandie et votre « estime de soi » n’en sera que renforcée.
Face à une critique injustifiée ou qui vous semble injustifiée, c’est d’abord votre « moi » et vos valeurs ou compétences qui vont se trouver impactés. C’est pourquoi, pour éviter le conflit, il faudra d’abord faire l’effort de ne pas vous laisser emporter par vos émotions.
Une excellente technique pour parer à ce genre de débordement consiste à nommer vos émotions plutôt qu’à tenter de les dissimuler. Ainsi, tout en reconnaissant à l’autre le droit d’exprimer son point de vue ou son ressenti, signifiez lui votre trouble face à l’expression de ceux-ci. En agissant de la sorte vous ferez à la fois retomber la pression de son côté et du vôtre.
Ensuite, procédez comme pour une critique justifiée et sondez votre interlocuteur en utilisant de préférence des questions ouvertes. Ce n’est qu’en ramenant le débat à des faits très concrets que vous arriverez à déterminer si ce qu’il vous reproche est de l’ordre du ressenti ou factuel, si c’est une question de fond, de forme ou d’opinion ?
C’est aussi le meilleur moyen de trouver des arguments pour lui répondre sans l’attaquer personnellement et conforter votre savoir être.
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