Fils d’émigrants juifs ayant grandi dans un quartier chaud et antisémite de Détroit, le Dr. Marshall Rosenberg, psychologue clinicien américain, est l’initiateur de la Communication Non Violente (CNV).
« Pour parler ce langage il y a quatre points simples mais essentiels à suivre.
D’abord, j’observe ce qui se passe réellement dans une situation donnée : qu’est-ce qui, dans les paroles ou les actes d’autrui, contribue ou non à mon bien-être ? L’important est d’arriver à énoncer ces observations sans y mêler de jugement ou d’évaluation –ce qui revient à dire simplement les faits que nous apprécions ou n’apprécions pas.
Puis j’exprime ce que je ressens en présence de ces faits : suis-je triste, joyeux, inquiet, amusé, fâché ?
En troisième lieu je précise les besoins à l’origine de ces sentiments.
C’est la conscience de ces trois éléments qui me permet de m’exprimer clairement et sincèrement en CNV.
Ainsi, la mère d’un adolescent pourrait-elle exprimer ces trois points en disant à son fils : « Félix, quand je vois trois chaussettes sales sous la table du salon et deux autres sous la télé (observation), je suis de mauvaise humeur (ressenti) parce que j’ai besoin de plus d’ordre dans les pièces que nous partageons (besoins). »
Elle complèterait aussitôt en exprimant la quatrième composante, à savoir une demande précise et concrète : « Tu veux bien ranger tes chaussettes ou les mettre au sale ? ». Ce quatrième élément indique précisément ce que l’on désire de la part de l’autre afin que notre vie soit plus agréable.
En focalisant notre attention sur ces quatre points et en aidant l’autre à suivre la même démarche, nous établissons un courant de communication qui débouche tout naturellement sur la bienveillance : je dis ce que j’observe, ressens et désire, et ce que je demande pour mon mieux être ; j’entends ce que tu observes, ressens et désire, et ce que tu demandes pour ton mieux-être…
…Lorsque nous pratiquons la CNV dans nos interactions –avec nous-mêmes, avec un interlocuteur ou au sein d’un groupe-, nous nous installons de plus en plus dans notre bienveillance naturelle. Il s’agit donc d’une pratique qui peut être efficacement appliquée à tous les niveaux de communication et à toutes sortes de situations : relations de couple ou familiales, en milieu scolaire ou professionnel, dans la relation thérapeutique, les négociations diplomatiques ou les relations d’affaires, la résolution de conflits et différents de toutes sortes. »
Extrait de « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » de Marshall-B Rosenberg, préfacé par Arun Gandhi et paru aux Editions La Découverte
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