C’est le titre d’un atelier que j’animerai le mercredi 05 mai dans le cadre des soirées NLPNL.
Le métier d’accompagnant ne s’apprend ni à l’école, ni dans les livres : il se vit, se pratique, s’éprouve, s’expérimente.
Etre coach, thérapeute, bénévole au sein d’une cellule d’écoute ou animateur de groupes de paroles ne peut en aucun cas se résumer à une accumulation de recettes ou de savoirs théoriques, si indispensables soient-ils. La posture d’accompagnant nécessite d’avoir d’abord cheminé à la rencontre de soi même afin de pouvoir ensuite, en conscience, rencontrer l’autre.
– Qu’est ce qui se passe en moi quand je suis au contact de mon client ?
– Qu’est ce que j’éprouve ?
– Qu’est ce que j’entends quand j’écoute ce client ?
– Qu’est ce qui résonne en moi ?
– A quel endroit suis-je touché ?
– Quelle image, quelle représentation s’impose à moi ?
– Comment me servir de cette matière vivante pour avancer avec mon client sur le chemin qu’il s’est choisi ?
– Comment m’utiliser pour être utile à mon client ?
– Comment vivre pleinement ma relation à l’autre ?
Voici autant de questions auxquelles je vous propose d’apporter votre réponse lors de cet atelier pratique et expérientiel au cours duquel chacun pourra participer de façon ludique et active. Un atelier pour expérimenter en groupe la puissance de vos ressentis et le pouvoir qui est le vôtre lorsque vous faites appel à votre talent unique et singulier.
Soirées NLPNL
Mercredi 05 mai 2010 : de 19h 00 précises à 21h 30 – Accueil à 18h 30
Chez IFPNL – 21 rue Sébastien Mercier – 75015 Paris
Métro Javel
Inscriptions à l’avance auprès d’Andrée Zerah au 01 45 04 93 37
Adhérents NLPNL : 5 Euros – Non adhérents : 15 Euros
Mercredi 5 mai, j’ai participé à cet atelier : Le coaching à l’épreuve des sens.
Stéphane Einhorn nous y proposait un exercice qu’il préconise par ailleurs en entreprise dans les GAP, groupes d’analyses de pratique pour managers : le jeu des questions sans réponse.
L’idée était de mettre en commun des problématiques de pratique individuelle et d’employer le groupe comme une caisse de résonance afin d’illustrer l’avantage pour le coach de travailler à partir de ses talents, de s’employer lui-même comme outil de pratique.
J’ai envie de formuler un retour sur l’expérience essentiellement par gratitude car à y regarder de plus près, la proposition m’a paru particulièrement précieuse : Elle soulève la question de la réintériorisation.
Offrir à chacun un champ pour explorer, voire se réapproprier une parcelle d’intériorité, c’est bel et bien ce que ce jeu a facilité.
Dans les consignes, le contexte n’est pas retenu, le contenu de l’élaboration demeure, reste personnel, seule l’expérience est nommée par effleurements successifs et partagée par la présence, par la communauté des présences conjuguées.
Expérience ô combien inusuelle ! Qui favorise la possibilité d’un retour à soi, à ses perceptions intimes, non plus dans la tranquillité d’une solitude retrouvée, loin des yeux du monde mais au contraire au coeur de ce monde, par l’exercice d’une intériorité vivante vécue, là, juste là, sous le regard des autres. Partagée par ce regard.
Développer ce genre de propositions, au sein de pratiques managériales c’est, me semble t’il, contribuer très activement à la création d’une nouvelle culture entrepreneuriale qui (re)devient consciente de la notion de nécessaire mais aussi de suffisant.
Qu’est-ce qui a besoin de se dire, de se faire (sa)voir pour maintenir ou restaurer la qualité des échanges, la conduite des actions mais simultanément, qu’est-ce qui a besoin de se taire, de rester « tu », pour favoriser cette même qualité ?
Au-delà donc du plaisir ludique qu’a véhiculé l’expérience, je dirais que sous les traits apparemment fort simples d’un tel exercice, se profile un tout nouvel horizon. Une Terra Incognita.
Et à terme, peut-être, s’amorce la possibilité, de nous acheminer vers une culture collective à la fois communicante mais également plus respectueuse de l’intimité de chacun.
« Le jeu des questions sans réponse » renforce donc ma conscience que rencontrer l’autre, quel que soit le contexte de cette rencontre, c’est lui offrir la possibilité de se recouvrir de son mystère fondamental.
Merci
Patricia K
J’ai assisté à cette merveilleuse soirée : Stéphane EINHORN « Le coaching à l’épreuve des sens » le mercredi 5 mai 2010 à 19h00 à IFPNL 21 rue Sébastien Mercier 75015
J’ai particulièrement apprécié le silence. Comme une musique où les mots partent du silence et y retournent, et c’est la qualité du silence qui est travaillée.
Stéphane EINHORN dit quelques mots :
– le premier outil du coach, c’est le coach
– le premier outil du manager c’est le manager
– le premier outil de l’être humain c’est l’être humain.
Stéphane insiste sur le ressenti de chacun : « Qu’est ce qui se passe en moi quand je suis au contact de mon client? -Qu’est ce que j’entends quand j’écoute ce client ? A quel endroit suis-je touché ? »
Il précise, en réponse à une question posée avant la soirée, qu’aucune connaissance particulière n’est nécessaire pour participer.
« Quoique l’on fasse, quoique que l’on dise, on donne à voir en partie sa carte du monde. Nous allons confronter différentes cartes du monde ».
« Ce soir je vous propose Le jeu des questions sans réponses. Il y a un client, qui a un besoin, une demande, ou une question. Les autres nous sommes tous des participants ».
Le jeu sera exposé petit à petit.
Déroulement :
a) Le client, face aux autres, exprime son besoin, sa demande, sans contextualiser (en mettant le moins de cadre possible).
b) Chacun écoute la demande, la laisse résonner en lui.
Le client: « J’ai rassemblé près de 200 pages de notes pour écrire un livre. Mais je n’arrive pas à commencer ».
c) A partir de ce qui résonne de ce besoin exprimé, chacun pose une question (une seule), en contextualisant le moins possible.
« Un atelier pour expérimenter en groupe la puissance de vos ressentis et le pouvoir qui est le vôtre lorsque vous faites appel à votre talent unique et singulier ».
d) Le client ne répond pas, laisse la question résonner, l’important c’est « Comment je me sens ? »
Le client note par écrit toutes les questions.
Question de chaque participant :-
– 1) Qu’est- ce que cela t’apporte de commencer ce soir, d’être le premier client ?
– 2) Parmi tout ce que tu as déjà écrit, que n’as-tu pas encore écrit ?
– 3) Cherches-tu un mode d’emploi ?
– 4) Quand tu l’auras écrit, qu’est-ce que cela t’apportera de plus ?
– 5) Sais-tu ce que tu voudras faire ensuite ?
– 6) De quelle ressource as-tu besoin pour commencer à écrire ?
– 7) Vous parlez commencement, mais le livre est déjà fini ?
– 8) Vous me dédicacez votre livre. Dites–moi avec quel stylo…
– 9) De quoi as-tu besoin pour t’autoriser à écrire ?
– 10) Avez-vous peur qu’il soit terminé ?
– 11) Est-ce que vous pourriez avoir oublié quelque chose qui va vous donner le droit d’écrire ?
– 12) Quel sens est donné à ce projet ?
– 13) Avez-vous réalisé un autre projet avec le même ressenti de blocage ?
– 14) Quand vous dites 200 pages de notes, quel genre de notes ?
– 15) Qu’est-ce que vous perdriez si vous écriviez ce livre ?
e) Le client sélectionne les questions qu’il veut garder, celles qui vont l’aider.
f) Le client choisira 5 questions. Et les lit à haute voix.
Choix : questions 4, 8, 10, 12, 15
« Maintenant vous vous concentrez sur ces cinq questions. Laissez-les évoluer en vous.
Puis reformuler votre demande ».
g) Nouvelle question du client : « Comment dépasser cette trahison à mon père de ne pas être un bon à rien, d’être bon à quelque chose ? ».
h) Nouvelles questions de chacun.
Le client choisira :
– Une fois le livre publié, quelle dédicace je ferai à mon père ? (qui n’est plus de ce monde).
– S’il n’y avait pas de trahison ?
i) « Maintenant avez-vous une autre demande, une autre reformulation ? Ou alors pas de nouvelle question ? Vous repartez les poches pleines ? ».
Le client choisit de ne pas reformuler une autre demande.
Ce processus terminé Stéphane demande au client : que s’est-il passé pour vous ? Quel est votre vécu ?
Le client souligne son intérêt : ne pas répondre aux questions. De ce fait il est disponible à ses perceptions, à lui-même. Il note la richesse et le confort du procédé, dit qu’il a maintenant plein de pistes sur ce qui lui parle.
Stéphane souligne : « Comment la question de l’autre résonne en moi ?
Quel talent je vais chercher en moi ? Comment se connecter au client, aller vers autre chose que le rationnel, que la pensée. Présence à la personne.
Ce qui m’intéresse est ce qu’a dit le client ce soir : « ne pas avoir à répondre est une zone de confort ». On évite la peur du jugement. Le client est protégé : pas de contexte, pas de réponses. On évite aussi l’étiquetage, c’est aussi pour cela que je ne demande pas à chacun de se présenter au début de la soirée, rester dans la découverte.
Il y a une protection aussi pour celui qui pose la question.
La question fait appel au talent du client, à travailler sur lui, entre lui et lui. Et c’est la même chose pour celui qui reçoit la demande.
Peu importe si la question est sélectionnée ou pas. Le bond que fait le client entre ses demandes, est plus nourrissant que ses réponses. Il y a souvent, comme ce soir un saut quantique entre la première et la deuxième question.
En excluant le contexte on peut aller beaucoup, beaucoup plus loin. Ne pas répondre aux questions autorise à brûler les étapes.
Comment le client expose ? Comment je l’entends ? Comment je le reçois ?
Comment j’utilise le non verbal ?».
Stéphane donne la parole aux participants.
– « Ma question venait de : qu’est-ce que je peux apporter au client de moi ? »
– « C’est une clarification sans reformulation et il y a écoute et compréhension, sans jugement ».
– « Cela lui me confirme que le client a toutes les ressources ».
– « La présence, le regard, c’est juste cela qui est aidant».
– « L’accompagnement a peu à voir avec les informations sur la demande, sur la personne ».
– « La parole s’inscrit dans l’espace du silence, c’est comme un renversement ».
– « J’ai eu l’impression que chaque question était une couleur ».
…/…
Au cours de la soirée il y a eu deux autres clients, deux autres demandes avec le même processus.
J’ai joué le rôle du deuxième client.
Le sentiment d’être nourrie est ce qui a été le plus fort, pendant et après la soirée.
Ma demande est passée d’une préoccupation à une ouverture. Je n’ai pour l’instant rien concrétisé de mon projet mais je me sens légère et prête à répondre au moment qui sera juste pour moi.
L’alternance des rôles m’a permis de poser au troisième client des questions plus proches de moi, plus sincères et plus intuitives qu’au premier client, et apparemment aidantes pour lui
J’ai apprécié la richesse de l’atmosphère tissée de silence, de respect et d’écoute de toute la soirée
En préparant ces quelques lignes je m’aperçois de l’impression merveilleuse de sentir qu’une question est partagée par chacun des participants, quel qu’il soit.
Je suis touchée par la conclusion de Stéphane EINHORN :
Présence, questionnement, générosité : c’est possible à tout moment.
Créez régulièrement les conditions pour utiliser vos talents, seul, ou en groupe.
Sophie