Ange ou démon ? Cocooning ou confrontation ?
A quelle mamelle du coach les inclinations du client l’invitent-elles à s’abreuver ?
07/05/2011 par Stéphane Einhorn - coach & moi
Ange ou démon ? Cocooning ou confrontation ?
A quelle mamelle du coach les inclinations du client l’invitent-elles à s’abreuver ?
Stéphane, je découvre grâce à toi l’existence de clients de type « trop doux avec soi-même ». Je te laisse avec cette aggressivité qui serait la tienne, et me mouille quant à la mienne : je serais moi davantage dans l’escalade. Plus d’agressif face à l’agressif jusqu’à saturation, explosion et ridicule. Plus de douceur face à l’extrême douceur jusqu’à la mièvrerie et les rires.
Me revient une anecdote de deux amis et co-gérants d’entreprise qui se sont « engueulés à mort un jour en pleine rue » devant le pas de porte de leur affaire et chacun est parti d’un côté, fait le tour du pathé de maisons et revenu devant le même pas de porte en s’excusant et en rigolant.
Ou de ce couple, ami aussi, parti faire le tour du monde ensemble et se quittant « à hauteur de la Chine et chacun se démerde pour rentrer ! » Ils se sont retrouvés à Istanbul et ils ont tissé entre deux mondes un nouveau lien infini…
Eva, l’escalade dont tu parles me renvoie davantage à un « jeu paradoxal » auquel j’aime également jouer parfois avec mes clients mais dont l’origine, pour moi, n’est pas de nature agressive.
Quant au « trop doux avec eux même », s’il est subjectif et je l’assume, il me renvoie à des clients qui se disent « victimes du système », d’autres qui viennent en séance comme l’on va en vacances ou d’autres encore, « truqueurs » ou « baladeurs », qui font appel à un coach pour confirmer leur croyance selon laquelle aucun professionnel n’est apte à les aider…
Je l’avoue, ceux-là réveillent en moi une part agressive.
Un excellent sujet de supervision, sans aucun doute.
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Je suis troublée par le lien que vous faites, et que je ne fais pas ;-), entre bousculer et confronter, confronter et être agressif. Confronter c’est inviter à se frotter à une autre vision du monde, à nettoyer ses verres de lunettes. Etre agressif, c’est quereller l’autre, attaquer l’autre. Je sens dans l’agression une violence qui me semble absente dans la confrontation.
Vous avez raison Tanakia, il ne s’agit pas d’agresser l’autre au sens propre du terme, ce qui ne serait pas conforme à l’éthique du coach. Il s’agit davantage de savoir comment transformer une pulsion agressive pour en faire matière à progrès dans la relation.
Néanmoins, vouloir confronter son client n’est-ce pas avoir l’intention de le « bousculer » un tant soit peu ?
Il me semble également qu’il est difficile de présager de ce qu’une « invitation à se frotter à une autre vision du monde » va réellement induire comme ressenti chez notre client…
Nous restons des artisans de la relation et la tissons au quotidien avec les fils de soi(e) que nous confient nos clients. Parfois ces fils résistent, s’emmêlent ou se tendent. Cela fait partie du jeu (je) et il arrive que ce « je » soit, chez moi, de nature agressive.
Le tout n’est-il pas alors de continuer à cheminer en toute bienveillance avec notre client ?
J’ai survécu à pas mal de colères. Je les ai remplacées par de l’amour. La vie n’est qu’une longue guérison.
Sean Penn